Le psoriasis est une maladie de peau dont on connaît assez mal les causes, mais qui se manifeste par des symptômes dont la gravité est variable d'un cas à l'autre. Cette maladie chronique ne se guérit pas, mais elle peut être atténuée par de nombreux traitements : traitements locaux (crème, shampoing, soins), médicaments pour le psoriasis, photothérapie, etc.
Remarque : la prise en charge du psoriasis fait avant tout appel aux traitements locaux ; les médicaments sont prescrits seulement en cas de symptômes plus graves.
Médicaments psoriasis : pour les formes graves
Les médicaments agissent de façon systémique, c'est-à-dire sur tout l'organisme, à la différence des traitements locaux.
Ils sont donc réservés aux formes graves du psoriasis : les formes très étendues avec un score de gravité élevé, les formes résistantes aux traitements locaux et à la photothérapie, les formes généralisées, comme le psoriasis érythrodermique ou le psoriasis pustuleux.
Bon à savoir : les médicaments employés contre le psoriasis sont des médicaments puissants, entraînant des effets secondaires potentiellement graves. Ils sont donc utilisés le moins longtemps et le moins souvent possible.
Article
Médicament psoriasis : 3 grands types
Types de traitements
Plusieurs molécules et types de traitements systémiques sont utilisés contre le psoriasis :
- Les rétinoïdes (acitrétine), en cas de psoriasis sévère et uniquement après la réalisation d'un test de grossesse dont le résultat est négatif. L'Agence européenne des médicaments (EMA) a étendu la nécessité de contraception jusqu’à 3 ans après l’arrêt du traitement (en raison du risque d’accumulation dans les graisses d'un métabolite du Soriatane).
- Les immunosuppresseurs (méthotrexate, ciclosporine et sécukinumab) en cas de psoriasis modéré à sévère en plaques chez l'adulte, et quand il nécessite un traitement systémique.
- Les biothérapies, aussi appelées anti-TNF alpha (adalimumab, étanercept, certolizumab pegol), et les inhibiteurs d'interleukines (brodalumab, guselkumab, risankizumab-rzaa, tofacitinib et les ustekinumab (médicament Uzpruvo®) et ixékizumab qui sont des anticorps monoclonaux susceptibles d'être associé au méthotrexate, notamment en cas de rhumatisme psoriasique).
L’Agence européenne des médicaments (European Medicines Agency, EMA) déconseille l’utilisation de Xeljanz® (tofacitinib) chez les patients à risque de thrombose en raison des risques d’embolie pulmonaire (EP), de thrombose veineuse profonde et, chez les plus de 65 ans, d'infection sévère et potentiellement mortelle qu'il fait courir (en particulier avec la dose de 10 mg deux fois par jour et chez ceux traités pendant une période prolongée).
Attention : ces médicaments sont prescrits par des dermatologues spécialisés dans le traitement du psoriasis, et les patients sont soumis à des contrôles et à un suivi médical stricts (le coût des biothérapies est de plus de 10 000 € par an).
Description des traitements
Type de traitement | Effets et indications | Molécules disponibles | Effets secondaires et contre-indications |
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Rétinoïdes | Souvent associés à d'autres traitements : efficaces contre le psoriasis pustuleux mais réservé « quand le traitement est indispensable et sans alternative possible » (ANSM)
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Acitrétine (Soriatane). |
Sécheresse des lèvres, des yeux, des muqueuses et de la peau, risque de malformations du fœtus en cas de grossesse. Test de grossesse obligatoire avant la première prescription. Nécessité de contraception jusqu'à 3 ans après l'arrêt du traitement. |
Immunosuppresseurs | Inhibent le système immunitaire. |
Méthotrexate, ciclosporine, et sécukinumab** (inhibiteur de l'interleukine 17A), qui coûte 1 139,74 € pour 2 doses.
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Augmentent le risque d'infections et de cancers à long terme ; peuvent endommager les reins, nombreuses interactions avec d'autres médicaments.
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Biothérapies |
Réservées aux échecs ou aux contre-indications des traitements systémiques précédents, et surtout en cas de psoriasis de l'ongle et de psoriasis articulaire. Bon à savoir : 4 des plus récentes biothérapies (brodalumab**, guselkumab, risankizumab-rzaa et ixekizumab**) obtiennent de meilleurs résultats que les anti-TNF en cas de psoriasis modéré ou grave. |
Étanercept (Enbrel® injecté au départ 2 fois par semaines pendant 3 mois, puis une fois par semaine ensuite pour un résultat visible après 2 ans et demi de traitement). Infliximab (Remicade® injecté à l'occasion d'une hospitalisation, et qui améliore de 75 à 90 % des patients). Adalimumab (Humira® à injecter une fois tous les 15 jours pour une amélioration de 70 % des patients en 4 mois ou Amsparity® approuvé par l'Agence européenne des médicaments en décembre 2019). Éfalizumab (Raptiva®). Tofacitinib (Xeljanz®) sous forme de comprimés pelliculés à prendre en association avec le méthotrexate*. |
Augmentent le risque d'infections, effets mal connus à long terme. En revanche les anti-TNF alpha réduisent les risques d'accidents cardiovasculaires liés à l'hypertension. Cependant, ils se révèlent parfois moins efficaces chez les patients obèses. Selon une étude, les anti-TNF alpha (notamment l'étanercept, l'infliximab et l'adalimumab) entraîneraient plus de risques de développer une maladie de Crohn et une rectocolite hémorragique (des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin ou MICI). À noter : l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) appelle à différer à un an la vaccination par vaccins vivants atténués des nouveau-nés si leur mère a été traitée par infliximab. |
Inhibiteurs d'interleukine | Biothérapie consistant à inhiber les interleukines IL12 et IL13 et utilisée en cas de psoriasis modéré à sévère (plus de 30 % de la surface de la peau concernés). | Ustekinumab (Stelara® injecté par voie sous-cutanée 1 fois tous les 3 mois, et qui est efficace chez 70 % des patients au bout de 3 mois). | Risques de maux de tête, d'infections des voies respiratoires supérieures, de vertiges, de douleurs thoraciques, articulaires et musculaires, de troubles digestifs, de fatigue généralisée. |
*L’EMA déconseille l’utilisation de Xeljanz® chez les patients atteints d’une rectocolite hémorragique et à risque de thrombose en raison des risques d’embolie pulmonaire, de thrombose veineuse profonde et chez les plus de 65 ans en raison des risques d'infections sévères et mortelles.
**Une étude rétrospective française suggère que les traitements par IL-17 sont associés à un nombre important de déclarations de cas de novo de maladies inflammatoires chroniques des intestins (MICI) et de colites ou de cas d’exacerbations de ces atteintes.
Bon à savoir : par « traitement efficace », on entend le recul, ou du moins le blanchiment des plaques de psoriasis.
L'utilisation de traitements généraux s'accompagne souvent de l'application de crèmes et d'onguents directement sur les lésions.
Aussi dans la rubrique :
Diagnostic et traitements du psoriasis
Sommaire
- Qui consulter en cas de psoriasis ?
- Solutions pour traiter un psoriasis
- Conseils au quotidien